Le pouvoir grâce à la fluidité
Longtemps, j’ai cherché à pouvoir accomplir ce que je sentais que je devais accomplir.
Et alors je regardais comment les autres, dans un même environnement faisaient. Je m’en inspirais ou parfois me disait : ah oui, il faut faire comme ça, communiquer comme ci, si je fais ça, ça va faire connaître mon travail. Je pensais, j’observais, analysais.
Et puis depuis ces quelques derniers mois, où ce qui est moi a peut être moins cherché à, mais plus passé du temps à lâcher les attentes, les présupposés, les habitudes et les il faut ou les jugements sur moi ou les autres… où j’ai plus passé de temps, sans enjeu mais plutôt par goût, à nourrir des pratiques : notamment le Body Mind Centering. Certaines personnes qui l’incarnent m’ont permis de goûter une profonde sécurité intérieure dans la présence à la cellule, de la présence à ses membranes, à sa structure… quelque chose a pris consistance en moi. Quelque chose a respiré, quelque chose s’est déposé, quelque chose s’est tissé, dressé, structuré. Sans que je ne fasse rien, à part côtoyer ce et celle.ux qui me font du bien.
Et là, je sens que l’espace s’ouvre. Que j’entre en relation. Que je ne suis plus en train de forcer. Et que les choses arrivent. Ce que j’espérais dans le fond de ma chair arrive. Je me sens plus habile dans les relations, à ajuster, recalibrer, dire oui, dire non, sans force et tout en restant en relation. Et que je peux me détendre, tout va bien…
Et je n’ai plus à regarder à l’extérieur pour voir comment il « faut » faire. Je fais ce qui est là, pour moi. Quitte à ce que cela paraisse parfois absurde, ou contraire à ce que j’avais imaginé, planifié.
Quand je suis là, je me sens fluide dans ma relation au monde. Ca circule, en moi, autour de moi. C’est riche et joyeux. Ca ouvre des possibles, ferme les portes de ce qui ne me fait pas du bien pour maintenant. Et je reste chez moi. Je n’ai pas besoin de tenir quoique ce soit.
Et dès qu’une rigidité vient, revient, apparaît (une croyance, un dogme, un il faut pour moi, ou parce que ça se fait…) je note quelque chose qui m’interpelle : ca crée un point fixe. Une retenue. « je suis là et je ne bougerai pas ». Un endroit de pouvoir, de pouvoir sur, et non de pouvoir dans le sens de possibilité d’être et d’agir. Un endroit où « je », mes pensées, mes croyances, mes dogmes , prennent une décision sur le mouvement du vivant en moi.
Cela m’invite à rendre conscientes les fixités, les rigidités qui sont en moi. Les regarder, les respecter, les honorer, et les regarder se dissoudre dans l’amour ( immédiatement ou 10 ans après:). A ajuster. Et en dessous, une base : me créer les endroits où je me se sens en sécurité, pour que le mouvement du vivant, de la résilience, puisse opérer en moi, dans cet espace de douceur et de régénération.
Ca ne veut pas dire passer son temps à écouter et ne pas se donner de direction, d’objectifs, mais plutôt s’ouvrir à la possibilité que cela se fasse dans la détente et la fluidité. S’ouvrir à recevoir, plutôt que faire, faire.
Dans ce recevoir, je goute cet espace où je suis chez moi à l’intérieur, en sécurité,où je n’ai rien d’autre à faire qu’être moi, en présence. Enfin en tous cas à essayer. Dans ce recevoir je peux gouter la relation à ce qui m’entoure, à ce qui dialogue avec moi. Dans ce recevoir je fais des choix d’aller vers, ou de rediriger ailleurs. Dans ce recevoir il y a la puissance de la vie qui s’oriente vers ce qu’elle a à faire à travers « moi ». Il y a la relation, il y a le mouvement. Il y a le pouvoir, le choix.
Reconnaissance aux pratiques somatiques et notamment au Body Mind Centering de me mettre dans ce chemin.
Reconnaissance aux personnes avec qui je partage ces espaces de présence, de conscience, de jeu, de distance, de relation, de mouvement, de toucher, d’exploration du vivant, de silence, de joie, d’apprentissage ensemble.
Reconnaissance aux curieux.ses qui viennent gouter mon enseignement et soutiennent le fait que j’offre ce que j’ai à offrir et que je me sente vivante et à ma place dans ce partage des simples processus du vivant, en conscience.