« Il existe bien des sortes de puissance, utilisées ou non, reconnues ou non. L’érotisme est une ressource présente en chacune d’entre nous, à un niveau profondément féminin et spirituel, une ressource solidement enracinée dans la puissance de nos sentiments inexprimés, ou inavoués.(…)
On nous a appris à nous méfier de cette ressource, avilie, déformée et dévalorisée au sein de la société occidentale. (…)
Souvent les hommes ont mal interprété l’érotisme et l’ont utilisé contre les femmes. On en a fait une sensation trouble, grossière, psychotique, plastifiée. C’est pour cette raison que, confondant l’érotisme avec son contraire, la pornographie, nous avons souvent refusé d’envisager et d’analyser l’érotisme comme une source de puissance et de connaissance. Or la pornographie, éliminant les véritables émotions, nie en bloc la force de l’érotisme.
En tant que femme, nous avons perdu confiance en cette puissance qui vient de notre connaissance la plus profonde et la moins rationnelle. (…)
L’érotisme mesure la distance qui sépare les premiers pas de la conscience de soi du chaos de nos émotions les plus profondes. Une fois que nous en avons fait l’expérience, nous savons que nous pouvons aspirer à cet accomplissement intérieur.
Dans l’érotisme, ce n’est pas seulement ce que nous faisons qui compte, c’est aussi l’acuité et la plénitude avec lesquelles nous ressentons ce que nous faisons. Savoir à quel point nous pouvons éprouver une telle sensation de satisfaction et de plénitude nous permet d’identifier, parmi tous nos comportements, ceux qui dans notre vie nous rapprochent le plus de notre plénitude. »
Audre Lorde, in Sisters Outsiders.
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Cette journée m’a été inspirée de la lecture collective d’un texte de la poète essayiste étatsunienne Audre Lorde , dont voici quelques extraits ci-dessus.
Dans cette journée, il sera question de goûter ses sensations corporelles à travers le mouvement. A la fois en écho à la lecture de ce texte, pour en voir les répercussions comme une onde dans notre corps et toutes nos cellules. Et dans le processus de mouvement libre avec le mouvement authentique, comme un espace pour s’exprimer, se dire, par le mouvement, tout en étant vue par ses pairs.
Une manière corporelle de gouter, comprendre, intégrer ce qui nous touche profondément et de rencontrer notre authenticité, notre puissance d’être et d’agir, dont il est question dans les multiples formes d’écoféminisme. Et une envie de proposer de résonner et de mailler organiquement, ensemble, sur ce thème.
Nous serons la journée dehors (sauf temps beaucoup trop médiocre, à voir si annulation ou repli dans une salle), en lien avec les éléments et l’océan. Prévoir habits chauds et vêtements de pluie si petit crachin qui nous surprend.
Pas besoin de « savoir » danser, mais plutôt d’avoir l’envie d’explorer.
Et puis ce sera le 1er novembre, une date symbolique dans le calendrier celte, Samain, qui marque le début de l’hiver, du retour chez soi, d’aller à l’essentiel.
Lieu: Erdeven, Morbihan, en extérieur à la plage.
Dates et horaires: 1 er novembre, 10h30/17h
Tarif : participation libre et en conscience
Inscription par mail, pour pouvoir recevoir les détails pratiques.