La compréhension passe par le corps

Pourquoi passer par le jeu ludique pour apprendre à être et faire ensemble?

Dès le plus jeune âge, c’est par le corps que nous apprenons : c’est par le fait d’être porté que nous appréhendons la gravité, c’est par l’intérêt de ce qui se passe devant nos yeux que nous nous levons, c’est en répétant, répétant et répétant dans notre corps les actions (attraper avec sa main, marcher, puis  plus grand se laver les dents..) qu’elles deviennent automatiques et faciles à réaliser. C’est comme cela que nous créons nos habitudes de fonctionnement, dans notre tête et dans notre corps. Et la bonne nouvelle, c’est que si elles ne nous conviennent plus, nous pouvons les changer!

Dès 1937, Mabel Todd, qui étudiait les postures à travers la mécanique du corps, énonçait, dans son ouvrage Le Corps Pensant : « Souvent, le corps traduit ce que la langue refuse d’énoncer. Ce n’est qu’en comprenant comment les matériaux du corps réagissent aux forces de la vie que nous pourrons mieux nous adapter à elles dans la pensées. Changer d’attitudes corporelles est une manière de changer d’attitudes mentales. Et inversement. S’engager dans de tels changements ouvre la voie à une plus grande liberté d’action et une meilleure protection du vivant ».

Ainsi, notre corps et notre fonctionnement mental, émotionnel sont intimement liés.  Petit test : si assis, vous laisser vos épaules tomber vers l’avant et votre dos s’affaisser, comment vous sentez vous?

Et si maintenant, toujours assis, vous laissez votre bassin se détendre sur votre chaise, et vous réouvrez légèrement vos épaules vers l’arrière, et relevez doucement la tête et le dos droits, dans l’alignement du bassin?. Voyez-vous une différence? une différence physique, mais aussi une différence d’état  d’esprit? d’ambiance émotionnelle?

Après ce petit test, nous pouvons voir combien nos habitudes physiques et nos habitudes de vie, de posture face à la vie sont liées. il n’y a pas de bonne ou mauvaise posture, il y a celle qui est adaptée, ajustée, à l’être que l’on est maintenant, et celle que l’on peut (ré)apprendre et qui va nous permettre de nouvelles possibilités.

C’est ainsi que dans l’apprentissage, celui qui engage tout l’être (jeu, sport, mouvement, jeu de rôle) permet une meilleure intégration, car par l’expérience, le corps peut sentir, ressentir  de nouveaux chemins, de nouvelles possibilités, et ainsi ouvrir la voie à de nouvelles manières d’agir et d’interagir.